Le double marathon de Kenza : courir pour toutes les mamans
Il y a des défis que l’on relève pour soi, et certains que l’on réalise pour les partager.
Le 13 avril 2025, Kenza — fondatrice de talm — a pris le départ du Marathon de Paris avec dans le cœur toutes les femmes qui, chaque jour, traversent un autre type de marathon : celui de la maternité. Courir 42 kilomètres, c’est honorer les corps qui donnent la vie, qui changent et résistent. C’est célébrer la force des mères.
Dans cet entretien, Kenza parle de transmission, de dépassement, et de ce geste symbolique pour toutes les mamans.
Qu’est-ce qui t’a poussé à relever le défi du Marathon de Paris ?
J’ai eu envie de relever le défi du Marathon de Paris initialement pour vivre cette expérience avec mon papa. Nous courons ensemble depuis longtemps et je trouvais incroyable de vivre un tel moment avec lui et de franchir la ligne d’arrivée ensemble.
Le nom talm, « to all the mamas », prend tout son sens ici : comment cette phrase résonne-t-elle dans cette initiative ?
J’ai repensé à mes accouchements : à l’époque, j’avais la sensation d’avoir réalisé un exploit extraordinaire, qui avait sollicité une force et une résilience inédites chez moi, pourtant aucune médaille ne m’attendait ! Alors, très rapidement après mon inscription, j’ai fait le lien entre ce projet de Marathon et la maternité, en pensant aux mamans, celles qui sont enceintes, qui essaient de l’être ou celles qui sont en post-partum… j’ai pensé que souvent, après l’accouchement, les mamans disparaissent derrière leurs bébés : les cadeaux, les attentions, les nouvelles demandées sont souvent tournées quasi-exclusivement vers eux - ils le méritent - mais les femmes aussi ont besoin d’être soutenues dans une telle période de bouleversements physiques et émotionnels. Je trouve qu’il n’y a rien de plus beau et symbolique que le Marathon de Paris pour illustrer tout le voyage que représente, pour moi, la maternité et la force des femmes.
Tu évoques souvent l’idée d’un « double marathon » : qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
Selon moi, toutes les mamans sont déjà des marathoniennes : lorsqu’on voit ce que cela implique d’être enceinte, de donner la vie, de vivre le post-partum, d’assumer un quotidien de travail et de parent. Nous faisons face à de nombreuses réalités en même temps : le symbole est donc fort d’associer le marathon à la maternité.
À l’approche du jour J, quelle émotion domine en toi ?
Je suis forcément un peu stressée, mais surtout très heureuse d’avoir la chance de vivre cela. La maternité m’a donné plus confiance en mon corps, et j’ai d’ailleurs beaucoup de clientes qui me confient la fierté qu’elles ressentent d’avoir eu la force de porter la vie, de la donner, d’affronter tous les bouleversements qui y sont liés.
L’émotion qui domine, c’est donc la reconnaissance : celle de pouvoir vivre cela, que mon corps puisse me porter… et j’espère arriver à franchir la ligne d’arrivée !
Si tu pouvais t’adresser à toutes les femmes qui ont donné la vie, ou s’apprêtent à le faire, que leur dirais-tu ?
J’aimerais dire à toutes les mamans : « Vous êtes incroyablement fortes. C’est normal de douter : vous êtes en train d’accomplir quelque chose d’extraordinaire, vous pouvez être fières de vous.”
Pourquoi avoir choisi d’offrir une Mega Oil aux femmes ayant accouché le jour du marathon ? Quel message souhaites-tu faire passer à travers ce geste symbolique et puissant ?
Chez talm, nous avons décidé d’offrir à toutes les femmes qui auront accouché le jour du Marathon de Paris, entre minuit et 23h59 le 13 avril 2025 une Mega Oil, notre produit culte.
Tout simplement parce que nous voulions faire un clin d’œil aux marathoniennes que sont les mamans. Nous avons donc choisi cet événement pour les honorer et mettre un peu de lumière sur elles. Nous avions envie de leur parler, de nous adresser à elles, de leur rendre hommage, de les célébrer et de les féliciter de cette manière symbolique.
Comment te prépares-tu, physiquement et mentalement, à vivre cette course ?
Pour me préparer, j’ai fait appel à une coach sportive, d’ailleurs elle-même maman, mais loin de moi l’idée de la performance ! Cet accompagnement était plutôt là pour éviter de me blesser, d’aborder les choses de la manière la plus respectueuse possible pour mon corps et ne pas me mettre dans le rouge. C’est un entraînement que j’ai suivi à distance, aussi avec mon papa qui s’est entraîné en parallèle.
J’ai essayé d’être la plus assidue possible mais évidemment, dans un quotidien chargé professionnellement et personnellement, c’était intense ! J’ai fait de mon mieux !
Avant son marathon, Kenza s’était confiée à nous. Aujourd’hui, à l’issue de cette course, nous avions à cœur de lui poser une dernière question, en écho à son expérience sur la ligne d’arrivée.
Qu’est-ce que ton corps t’a appris pendant ces 42 km ?
Que le corps est plein de ressources insoupçonnées ! Il y a un an et demi, lorsque j’ai repris le sport (grâce à mon amie Karine André chez Dynamo), jamais je n’aurais imaginé pouvoir courir un marathon ! En écrivant ces lignes, je n’en reviens toujours pas tout à fait.
As-tu retrouvé des sensations familières à celles vécues pendant l’accouchement ?
J’ai ressenti la même gratitude, le même émerveillement devant la puissance du corps humain. Ce corps qui m’a portée, kilomètre après kilomètre, qui a tenu bon malgré la douleur. Comme un écho à mes accouchements : quelque chose de plus grand que nous se met en place. Une force instinctive !
Y a-t-il eu un moment où tu as failli lâcher ? Qu’est-ce qui t’a retenue ?
J’ai couru ce marathon aux côtés de mon papa. Au 30ème kilomètre, au moment du fameux “mur”, un groupe de personnes se sont arrêtées net. Pour l’éviter, nous avons dû sauter sur une marche au niveau des quais de Seine. Et là… le claquage pour lui. J’ai cru que tout s’arrêterait là. Mais heureusement, il a trouvé en lui des ressources mentales incroyables pour tenir jusqu’au bout, malgré la douleur. L’arrivée n’en a été que plus belle. Une pensée pour tous les papas qui nous lisent : vous aussi vous êtes puissants !
Qu’est-ce que tu as laissé sur le bitume ce jour-là ?
J’y ai déposé mes peurs et mes doutes. Je me suis sentie enveloppée d’amour et de soutien, portée par une liesse incroyable dans les rues de Paris. C’était magique. Mes amis, ma famille, étaient là.
J’ai mis de côté les pensées négatives pour ne garder que la joie de l’instant présent. J’ai vraiment essayé de savourer chaque moment.
Tu parles souvent de résilience : comment s’est-elle manifestée pendant la course ?
Courir 42km, ce n’est pas anodin. Les douleurs finissent forcément par arriver. Mais j’ai décidé de les accueillir, de les accepter, de continuer malgré tout. Ce jour-là, j’ai ressenti de la fierté et de la gratitude.
Qu’as-tu pensé au moment de franchir la ligne d’arrivée ?
Je n’ai pas pensé à quelque chose de précis mais j’ai été submergée par l’émotion. Sur le parcours, j’ai croisé des personnes de tous horizons : des personnes venues en famille, en couple, entre amis, des personnes en rémission de cancer, en situation de handicap, des vétérans… tous unis dans l’effort, dans la joie, dans la douleur aussi. C’était super beau ! Et une pensée particulière aussi à toutes les personnes qui étaient là pour nous encourager : vous avez été merveilleux !