Le marathon de la grossesse par Sabrina

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Je m’appelle Sabrina, je suis une passionnée de création. J’aime créer. Ça me nourrit au quotidien. J’ai une petite fille adorable et solaire qui s’appelle Naïla. 

Le cheminement vers la maternité
Mon mari et moi étions alignés, nous ne voulions pas d’enfants tout de suite. Nous avions cette volonté d’apprendre à nous connaître avant et nous voulions aussi profiter du temps que nous pouvions passer ensemble. Au-delà de ça, nous avions cette croyance que certains projets, objectifs devaient être réalisés avant d’avoir des enfants. Durant le premier confinement, j’ai réalisé que je n’avais pas besoin de voyager physiquement, de bouger constamment pour être comblé intérieurement. Je voyageais à l’intérieur de moi-même. Je n’avais plus peur d’explorer ce monde-là. Durant ce temps à l’intérieur, ce temps où notre liberté semblait bafouée, je crois que j’ai trouvé ma liberté et cela m’a permis de me libérer de mes propres croyances. Après cela, mon mari et moi étions prêts à nous ouvrir à l’idée d’avoir un enfant. On a fait confiance, et on y croyait enfin, nos rêves se réaliseront quoi qu’il arrive.C’était simplement une autre aventure, on se disait que l’on pouvait tout concilier.

Nous voulions partir de Paris, nous avions donc commencer à faire les démarches quand j’ai appris ma grossesse.
Je ne voyais pas les signes de grossesse, j’étais fatiguée mais je me levais très tôt à cette période, je faisais beaucoup de yoga et je pensais que mon corps était simplement en train de s’ajuster à ce nouveau rythme que j’étais en train d’installer. En effet, il s’ajustait mais pas pour ces raisons-là. J’avais un peu de retard, ce qui m’arrive rarement, mais je n’étais pas affolée plus que ça. Mon amie, Samah, un matin, me dit qu’elle a rêvé de moi. Je lui donnais une excuse pour le fait de ne pas venir en écrivant #grossesse. Lorsqu’elle me le raconte, j’avais déjà une petite intuition qui me disait et si tu étais enceinte ? Puis mon mari s’y met aussi. Les deux me donnent l’élan et me poussent à faire un test. Je crois que je repoussais ça un peu.

J’ai donc fait un test de grossesse. Je pensais qu’il était erroné, car c’est ce qu’il m’indiquait. Je l’ai laissé plusieurs heures dans la salle de bain au lieu de le jeter. 
Quand je suis revenue, j’ai vu qu’il m’annonçait que j’étais enceinte. J’ai eu du mal à y croire. Il m’a fallu plusieurs jours pour l’accepter, le comprendre et donc le vivre. À partir de là, les symptômes ont commencé à être très clairs. Mais pour moi, ça paraissait presque irréel. Je ne me reconnaissais absolument pas aux témoignages de femmes qui explosent de joie, pleurent, etc. Chez moi, tout était interne. J’étais soutenue par mon mari, mais je me suis sentie seule lorsque je l’ai appris. J’étais dans ma tête me posant mille et une question. J’étais heureuse, mais j’avais besoin de temps. 

Je suis tombée malade pendant toute la première partie de ma grossesse. J’ai même eu le covid. Ça a été une période difficile, car je n’avais aucune énergie, je passais mon temps à dormir et mes journées se ressemblaient. L’opposé de ce que je vis au quotidien. Je me suis encore plus rendu compte de l’importance d’avoir un but, une intention. C’est vital pour moi. Je ne pouvais pas encore le partager donc je faisais attention à tout. Chaque mot, discussion, nous ne voulions pas encore le partager, mais on avait hâte. 

Les deux derniers trimestres

Une fois le premier trimestre passé, j’ai commencé à accepter, je me sentais mieux. J’apprivoisais mieux mon corps et j’avais récupéré de l’énergie donc ça me rassurait. J’ai pu reprendre un peu le yoga, le sport et surtout, je n’étais plus malade. Je n’avais plus cette fatigue qui m'empêchait de tout faire.

J’ai vraiment ressenti l’écart avec le premier trimestre où je ne bougeais pas. Mes journées paraissaient sans fin. En temps normal, tous les jours, je fais des choses différentes. Rester au lit, c’est très compliqué pour moi. Recommencer à me mettre en mouvement m’a fait du bien mentalement et physiquement. Et puis, je pouvais enfin annoncer ma grossesse.

Ma mère le sentait, elle n’arrêtait pas de me poser la question. Pendant la période du ramadan, j’ai fait le choix de le cacher à nos familles le temps de leur révéler. 
À partir du moment où on l’a annoncé, c’est comme si leur joie nous avait nourri mon mari et moi. Je crois que c’est à ce moment-là où l’on a réalisé. Ça a été un vrai tournant. Ce sentiment de communauté, je l’ai ressenti. J’avais ma tribu autour de moi qui se préparait à l’arrivée de notre bébé. Je me suis sentie comme enveloppée par toutes ces personnes. Comme s’il y avait une sorte de champ magnétique qui me portait, je n’étais plus seule.

À la fin de ma grossesse, tout s’est plutôt bien passé. J’étais heureuse, j’avais quelques douleurs physiques, mais j’ai pu continuer de bouger, faire du sport, j’étais active. Je redécouvrais mon corps. Je n’avais pas envie d’acheter des vêtements de grossesse. Je ne voulais pas de pièces en plus et je ne me reconnaissais pas dans ce qui était proposé. J’ai donc gardé ceux que j’avais déjà, mais je les ai redécouverts. J’ai ressorti des pièces que j’adorais mais que je ne m’étais pas, et avec mon corps de femme enceinte ça collait. Ça le sublimait.

Juste avant mon accouchement, je commençais à être impatiente, j’imaginais à quoi ressemblerait notre fille. J’essayais de me préparer tout en restant dans le présent. Je profitais des derniers moments. J’allais très souvent faire de longues balades, je me sentais presque comme si je n’étais pas enceinte tout en l’étant. J’avais pas mal d’énergie. Donc j’en profitais. Mon entourage me disait de me ménager, mais je suivais mon ressenti. Un jour, dans les dernières semaines de ma grossesse, je suis partie faire un massage. Le soir, je pensais vraiment que ça allait être le moment. Je commençais à avoir des contractions, je la sentais beaucoup bouger. Nous sommes allés à l'hôpital avec toutes nos affaires, mais finalement, elle était simplement un peu descendue dans le col. Fausse alerte.

Quelques jours plus tard, encore une fois avec mon amie, Samah, je suis sortie. À un moment, j’ai eu mal au ventre et j’ai senti qu’il fallait que je rentre chez moi. 
Je ne comprenais pas comment identifier les contractions, on n’arrêtait pas de me dire, “c’est lorsque ton ventre se durcit” mais le mien était dur déjà plusieurs fois par jour. Surtout durant les dernières semaines. J’ai arrêté d’essayer de mentaliser et j’écoutais seulement mon intuition et mon corps, je me disais que je le saurais quand ça serait les bonnes. 
J’ai utilisé une application pour m’aider à les calculer avant d’aller à l’hôpital.
L’application m’a dit au moins 2 fois d’y aller. Je me suis dit que c’était le jour J. J’ai donc mangé, je me suis douchée, coiffée. Nous sommes allés à l'hôpital et encore une fois, fausse alerte. Pourtant, j’avais vraiment des contractions comme on me les avait décrites.

J’étais un peu déçue, car je me sentais prête. Le lendemain, j’ai passé ma journée à regarder des vidéos de femmes qui parlaient de leur accouchement. Ça ne me ressemble pas vraiment finalement de faire ça. Je crois que sans le savoir, je me préparais. Peu de temps avant, en allant aux toilettes, j’ai repéré une fuite. Mon mari a cru que c’était moi qui avais perdu les eaux ! Nous n’arrivions pas à savoir d’où ça venait. Nous avons pris ça comme un signe. 

Le lendemain, en plein milieu de l’après-midi, j’ai eu une intuition. Je sentais qu’il y avait quelque chose de bizarre, elle bougeait un peu moins que d’habitude. Je pouvais clairement faire la différence tant elle avait la bougeotte.
Je sentais déjà son caractère. Elle me donnait des coups intenses. Quand je la vois maintenant, je réalise qu’elle est pareille, elle me prévenait déjà dans mon ventre. Ce jour-là, je me sentais un peu mouillée : ma poche d’eau avait fissuré. 
Je suis partie faire une sieste en me disant que, si au réveil, j’étais encore mouillée, j’appellerais mon mari pour que l’on aille à l’hôpital. Je n’avais pas envie d’y retourner, j'étais fatiguée des fausses alertes.

J’ai fini par l’appeler. Je les ai appelés aussi, ils m’ont dit d’aller les voir par sécurité. Ma poche était fissurée depuis quelques heures, heureusement que nous y sommes allés. On m’a prévenu que j’allais être déclenchée seulement le lendemain par manque de place dans l’hôpital.

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L’accouchement

On nous a prévenus que nous n’allions pas pouvoir avoir de chambre et que mon mari ne pouvait pas rester. Je me suis effondrée. Ça me paraissait tellement injuste. 

Il est revenu le lendemain matin. On m’a dit une première fois qu’on me déclencherait à 9 heures, pour finalement décaler à 14 heures. Avec du recul, je me rends compte à quel point c’était bien ces moments-là. On a dormi, regardé un film, on a ri. Je suis reconnaissante d’avoir eu ces moments. Avant mon accouchement, j’avais mis en intention et je priais pour avoir un accouchement doux, rapide et en sécurité. Ce n’était pas rapide, mais le déroulement était finalement très doux et surtout c’était à notre image et à l’image de notre fille. On m’a donc déclenché et avec mon mari, nous nous sommes transformés en sportifs, comme pendant un marathon. On descendait des marches, on montait des pentes, on faisait le tour de l’hôpital. J’avais l’impression qu’il était devenu mon coach. 

J’ai eu des contractions rapprochées pendant 4 heures. Et à ce moment-là, je savais que c’était des contractions, en effet on ne peut pas se tromper. À 23 heures, on me demandait encore de continuer. J’avais tellement mal que je ne pouvais ni m’allonger ni m'asseoir. La seule position que je pouvais supporter était d'être assise sur une balle de yoga. Tout était très long, tout prenait beaucoup de temps. J’ai demandé à être consultée et j’étais seulement à deux doigts. C’était insupportable, j’ai eu un moment où mentalement, je me disais non, je ne veux plus. Puis je me reprenais en essayant de me répéter que j’étais forte et que ça irait. Et je crois que c’est ce que je dégageais, car on me faisait patienter puisque je “gérais” comme on me le disait. Je pensais qu’on me disait ça pour me faire tenir. On m’a posé la péridurale alors que ce n’était pas dans mon projet de grossesse, c’est moi qui l’ai demandé. Je n’en pouvais plus, mon corps me disait stop. Je ne sais pas comment, mais je trouvais encore de l’énergie pour faire des blagues. À minuit, on m’a dit que je pouvais dormir et me reposer. Tout ça a duré 3 jours, c’était long, comme un marathon.

À 11h00 le lendemain, tout s’est accéléré. Quatre femmes sont entrées dans la salle. J’avais demandé à ce qu’il y ait le moins de personnes possibles et j'ai vu ces 4 personnes rentrer en me demandant si ça ne me dérangeait pas. Je me suis dit que si elles étaient là, c’est que c’était le destin. Je n’ai pas regretté leur présence.

J’avais une péridurale que je dosais avec une pompe, malgré ça, je ressentais tout. Et en même temps, j’avais l’impression de ne pas être dans mon corps, comme l’impression de regarder la scène. J’avais 4 personnes devant moi et mon mari à ma droite. Pendant une quarantaine de minutes, elles m'encourageaient en me disant qu’on y était presque, mais je leur disais que je ne les croyais plus. On rigolait, c’était lunaire. Elles me guidaient sur ma respiration et mon ressenti comme on peut suivre un coach pendant une séance de sport. J’avais ce petit groupe pour me soutenir. Elles avaient toutes des énergies différentes, toutes leur place.

Au bout de 40 minutes, j’ai commencé à être vraiment fatiguée. Ma respiration n’était plus fluide. J’ai commencé alors à m’écouter moi et à respirer comme je le souhaitais. J’ai eu besoin de reprendre le contrôle. La sage-femme m’encourageait, m’a dit qu’on voyait la tête et m’a fait toucher la tête de ma fille. J’ai eu un regain d’énergie. J’ai continué à pousser, j’ai prié. C’est ce qui m’a fait tenir. Mon mari m’encourageait beaucoup aussi. À ce moment-là, une des auxiliaires a mis sa main sur mon ventre pour faciliter le travail, elle appuyait. Une amie m’avait dit de ne pas accepter ça. Je lui ai donc enlevé sa main, mais elle me disait qu’elle était obligée, car l’épaule était coincée. Je lui ai dit non et l’ai retiré de nouveau. J’ai arrêté d’être concentrée sur le fait de pousser à ce moment-là. Et c’est pourtant là que le bébé et le placenta sont sortis. Aujourd’hui, avec le recul, je pense que tout était juste, tout le monde avait sa place, c’était un travail d’équipe.

La sage-femme m’a demandé si je voulais prendre le bébé ou le donner au papa. Je lui ai dit de le donner à mon mari. Elle l’a quand même mise sur moi en peau à peau, car au même moment, elle me massait, je faisais une hémorragie. Elle a tout fait (en m’expliquant ce qui se passait) pour arrêter cette hémorragie. Elle a réussi, elle a fait un très bon travail. Elle me l’a ensuite mise au sein. J’étais heureuse de la voir enfin et de l’avoir sur moi, de la sentir, la toucher. Tout était bien géré. J’avais un projet d’accouchement, mais je n’étais pas fermé pour autant. Je suis restée ouverte, car je ne pense pas que nous soyons au contrôle, il y a toujours de l’inattendu. La sage-femme m’a expliqué que sans la péridurale, elle n’aurait pas pu faire ce qu’elle a fait, je n’aurais pas tenu.

Ma fille aussi a été très forte, elle a tenu 40 minutes. On avait l’impression qu’elle avait presque choisi son jour. Pour nous, c’était parfait et évident. Elle est venue un vendredi, jour saint chez les Musulmans. Tout s’est fait de manière naturelle, même pour la suite. J’avais des sortes de réflexes que je ne comprenais pas. C’était naturel. Je crois que j’ai compris encore plus ce que c’est d’être une femme, d’avoir cet instinct primaire qui nous fait savoir et faire même si le mental lui ne sait pas toujours. L’intuition sait. Chez moi, elle est très forte, car je m’obstine à la suivre. La simplicité même dans l’épreuve m’a surprise, c’était simple mais pas facile pour autant.

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Le post-partum

Le post-partum a été très dur moralement et physiquement. J’ai eu un problème à la symphyse pubienne pendant 3 ou 4 mois. C’est quelque chose de peu courant, c’est une blessure de footballer apparemment. C’est ma sage-femme libérale, qui a d’ailleurs été incroyable et qui m’a beaucoup aidé à préparer mon accouchement, qui m’a dit que j’avais ce souci-là. Je n’arrivais pas à marcher pendant le premier mois, j’avais même du mal à porter ma fille. C’était dur de me dire que je ne pouvais pas porter mon enfant. J’essayais d’accepter, car pour moi tout ce qui arrive est juste que ce soit perçu comme négatif ou non par nous. Je me disais que mon corps me demandait du repos, alors j’essayais de lui en donner. On me répétait que c’était bon de la porter, que le porte-bébé c’était génial, pendant que moi, je souffrais. Donc je m’écoutais et ne forçais pas. Quelques heures après avoir accouché, je pensais innocemment pouvoir me relever et reprendre ma vie normalement. Mais mon corps m’a tout de suite arrêtée, j’ai eu des vertiges et à ce moment-là j’ai compris que je devais prendre le temps de m’en remettre. Prendre le temps de guérir. À ce moment-là, il y a eu beaucoup de perturbations. Mon mari a changé de travail, je suis retombée malade, j’ai eu le covid une nouvelle fois.

Finalement, dans cette période compliquée, je voyais les choses comme une phase de guérison. Je me disais qu’il y avait beaucoup de choses qui s’étaient passées, rien que la grossesse par exemple. Une grossesse, ça change une femme. J’ai vécu des choses que je ne pensais pas vivre. Je me sentais en transformation. J’avais énormément de colère qui demandait à sortir à ce moment là. Je l’observais, ça brûlait à l’intérieur et moi, j’ai décidé pour une fois de rester en silence. À la place, j’écrivais. J’essayais de prendre du recul et d’accueillir tout ce qui se passait. Dès que mon mari partait, je me sentais abandonnée, j’avais le cœur déchiré au point qu’il hésitait parfois à aller travailler, en me voyant dans un tel état. Je ne me reconnaissais pas, mais c’était plus fort que moi. J’avais besoin qu’il soit là. L’allaitement était aussi compliqué, car ma fille a un frein.

C’était compliqué, mais je voyais ça comme un challenge. Les challenges m’aident à grandir. Je me disais que, peut-être, j’avais besoin de vivre certaines choses pour en comprendre d’autres et potentiellement les transmettre à d’autres femmes. J’ai accepté et l’acceptation m’a permis de voir les choses par étapes, sans trop penser au futur.

À cause du frein de ma fille, nous avons vu plusieurs spécialistes. Cela lui a permis de se débloquer de plein d’autres choses et nous d’en apprendre d’autres.
Au début, et pendant plusieurs mois, l’allaitement a été très dur pour moi, très douloureux. J’ai eu des crevasses, la candidose. Ce n’était pas évident, mais je n’ai pas lâché. Au bout du deuxième mois, les choses se sont assouplies. J’ai commencé à faire des séances de récupération abdominale et du périnée. La récupération du périnée a été assez rapide, comme je faisais du sport même pendant ma grossesse, ça l’avait renforcé. 

J’ai repris ma vie petit à petit et aujourd’hui je vais mieux. Pour moi, c’était juste un chemin qu’il fallait passer pour que j’apprenne à devenir mère. J’ai dû laisser partir des anciennes Sabrina, une image que j’avais de notre couple qui ne correspondait plus, car à trois, ce n’est plus la même chose. J’ai dû apprendre à vivre avec mon rôle de femme, de mère et d’épouse dans cette nouvelle dynamique à trois. Mon mari grandissait aussi à travers nous et avec nous. Aujourd’hui, on a une dynamique plus saine, comme si on avait grandi d’un coup. Cela ne veut pas dire que nous sommes arrivés au bout du chemin, au contraire. Mais maintenant, je sais que l’on est prêt à tout affronter. J’ai mis un certain temps à me sentir mère, pleinement. Même si je me faisais confiance dans mes gestes avec ma fille, j’ai appris à devenir mère et je continue d’apprendre tous les jours. On ne naît pas mère on le devient.

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Mon conseil aux futures mamans 

S’écouter. C’est tellement important, encore plus pendant les grossesses, car on entend tellement de sons de cloches qui nous empêchent d’entendre la nôtre. Or, c’est la plus importante. Des erreurs, on en fait et on en fera, c’est certain. Je crois que c’est aussi une manière d’apprendre. Personne ne sait mieux qu’une mère, ce qui est bon pour son enfant. On fait grandir un être dans notre ventre, on se connaît avant qu’il ne découvre le monde. Je crois que ce lien est fort. Il est dur à être expliqué, car c’est du ressenti. Je dirais aux futures mamans de se faire confiance. Se faire confiance, c’est aussi garder son pouvoir. Se tourner vers l’intérieur. 

Ce qui m’a aidé, c’est d’accepter. Accepter les choses comme elles viennent, surtout celles que l’on ne peux pas contrôler, fait que ça se passe beaucoup mieux. Les choses sont plus rapides, car il n’y a pas d’attente. Ne pas hésiter à voir des thérapeutes, à se faire du bien. Mes douleurs se sont atténuées puis ont disparu après des séances d'ostéopathie, des massages et des rendez-vous chez ma chiropraticienne. 

L’écriture m’a beaucoup aidé. Écrire était un moyen pour moi de poser, de laisser partir mes pensées. J’écrivais les soirs où ça n’allait pas. On communiquait aussi beaucoup par écrit avec mon mari. On exprimait à l’écrit nos émotions et ça nous permettait de nous comprendre. Le fait d’écrire, de poser ses mots et de dire clairement, sans filtre, ce qu’on pensait était essentiel. S’autoriser à le dire aussi. C’était important pour moi que chacun ait sa place. J’avais envie et besoin de lui laisser sa place en tant que père.

Les compléments alimentaires m’ont aussi beaucoup apporté après mon accouchement. Notamment le magnésium et la vitamine D que je prenais avant d’être enceinte qui impact sur mon stress, mon sommeil et mon humeur. Ils ont été un tournant dans mon post-partum. Je me suis rendu compte que je ne prenais plus de compléments et quand je les ai réintroduits dans mon alimentation, j’ai senti que mon mental allait mieux. Comprendre ce qui nous fait du bien et faire ces actes même tout petits pour se sentir bien, aller bien, c’est important. Quand on se sent bien, tout notre entourage est impacté. Quand on prend soin de soi, ça nous donne la force de continuer et d’avancer. Et pour finir, vous êtes des warriors ne l’oubliez pas, vous avez donné la vie. Tout est possible.