Se (re)mettre en mouvement : le Déclic d’Alison Cavaillé-Jouannet
Longtemps éloignée du sport, Alison Cavaillé-Jouannet, fondatrice de la marque de vêtements Tajinebanane et des séjours Déclic, n’avait jamais vraiment trouvé sa place dans l’univers du mouvement. C’est après plusieurs « faux départs » qu’un véritable déclic s’est opéré, la poussant à intégrer le sport dans son quotidien de mère de trois enfants.
Dans cet entretien sincère et inspirant, elle revient sur son parcours, les bénéfices physiques et mentaux du sport, et partage ses astuces pour aider d’autres femmes à se (re)mettre en mouvement, sans pression. Elle évoque aussi ses séjours Déclic, pensés comme une parenthèse régénérante pour toutes celles — et ceux — qui veulent réapprendre à bouger, ensemble.
Peux-tu nous raconter ton parcours et ton rapport au sport avant la maternité ?
Je n’ai jamais été sportive. J’ai essayé le football vers 12-13 ans, mais ça n’a jamais été concluant… ni significatif dans ma vie.
Y a-t-il eu un moment clé, un déclic, qui t’a poussé à commencer, reprendre ou intensifier ton activité sportive ?
Effectivement. Ce déclic est plutôt né d’un enchaînement de moments que j’appelle des « faux départs », qui m’ont menée vers le mouvement, puis vers le sport. Je développe d’ailleurs cela dans le dernier épisode du podcast La Matrescence, sorti vendredi dernier.
Quelles sensations physiques et émotionnelles le sport t’apporte-t-il aujourd’hui en tant que maman ?
Le sport m’apporte énormément de fierté et beaucoup d’apaisement. Il est devenu aussi essentiel pour moi que boire ou manger dans une journée.
Comment arrives-tu à concilier maternité et sport dans ton quotidien ?
Mes enfants sont grands : j’ai un fils de 17 ans, une fille de 12 ans et un petit garçon de 7 ans ; leur âge m’aide donc énormément à concilier maternité et sport. D’autant plus que je n’avais pas cette habitude auparavant : le sport ne faisait pas du tout partie de mon quotidien. Il a donc fallu que j’apprenne à intégrer ces moments dans une routine déjà bien remplie par ma vie de maman.
Mon astuce pour concilier sport, travail et temps en famille : je réserve mes sessions de sport directement depuis mon téléphone, ce qui me permet de voir rapidement lesquelles sont disponibles à l’heure où je le suis. Je peux ainsi pratiquer différentes activités, souvent en dernière minute. Sinon, j’inscris des créneaux dédiés dans mon agenda, comme n’importe quel autre rendez-vous, afin de m’assurer du temps pour m’entraîner chaque semaine.
Que dirais-tu à une femme qui aimerait prendre ce temps pour elle mais qui ne sait pas par où commencer ?
Selon moi, le plus difficile, quand on a déjà des journées bien remplies, c’est d’imaginer devoir en ajouter encore. Je crois qu’il faut simplement essayer de remplacer au lieu d’ajouter.
Avant de chercher à faire du sport en plus et donc à étendre un agenda déjà serré, on peut remplacer un escalator par un escalier, un trajet en voiture par un trajet à vélo, quand c’est possible.
Petit à petit, cela devient un cercle vertueux, et on se rend compte qu’on peut faire plus de place au sport qu’on ne l’imaginait.
Y a-t-il une pratique qui t’a particulièrement aidée à reconnecter avec ton corps après la grossesse ?
J’ai longtemps cru qu’il fallait que je me tourne vers des sports dits « plus doux », comme le yoga ou le pilates. Comme je n’étais pas sportive, j’avais l’impression que ces disciplines étaient plus accessibles.
Mais j’ai finalement réalisé que les sports qui me faisaient peur auparavant, comme le CrossFit ou le Dynamo Cycling, sont en réalité ceux qui me conviennent le mieux.
Comment gères-tu les jours où tu n’as pas l’énergie ou la motivation pour bouger ?
Soit j’écoute tout simplement mon corps : si je sens que je n’en ai ni l’envie ni l’énergie, je ne me force pas. Je ne suis pas athlète de haut niveau — me poser un jour ou deux ne va pas ruiner ma progression — donc je m’écoute.
Mais si je sens qu’au fond, c’est juste un peu de lassitude ou l’envie de rester sous la couette, alors je me donne un petit coup de pied aux fesses… parce que je sais que je me sentirai mieux après.
Quel message aimerais-tu faire passer aux mamans qui doutent de leur capacité à se (re)mettre en mouvement ?
Nous sommes mille fois plus capables qu’on ne le croit.
Peux-tu nous parler des séjours Déclic que tu organises pour toutes les mères qui souhaitent prendre ce nouvel élan ?
« Déclic », ce sont des séjours que j’ai créés il y a quelques mois, à destination des femmes — et aussi des hommes — qui veulent faire bouger leur vie grâce au mouvement.
Pendant ces séjours, on rigole, on teste plein de sports différents, on mange bien…
On en ressort avec la preuve vivante qu’on est capable de bien plus que ce qu’on pensait. Le pouvoir du groupe — en amont (via les messages sur le groupe WhatsApp privé), pendant et après — a un vrai impact sur l’élan.
Les prochaines dates seront mises en ligne d’ici une semaine, avec encore de belles promesses de (re)connexion à soi.